Handisport Pays de France. Rafik Arabat vise les Jeux en haltérophilie
Le sociétaire de l'Association sportive des infirmes moteurs cérébraux (Asimc) de Gonesse (Val-d'Oise) a décroché deux titres de vice-champion d'Europe.
« Je vise les Jeux de Paris 2024. » à la Soirée des champions de l’Agglomération de Roissy-Pays de France (Val-d’Oise), Rafik Arabat a rappelé qu’il partageait le même objectif que la boxeuse gargeoise Gloria d’Almeida ou la nageuse sarcelloise Caroline Jouisse.
Un exemple
À 32 ans, l’haltérophile handisport arrive à maturité. Après 14 ans de pratique en développé-couché, le sociétaire de l’Association sportive des infirmes moteurs cérébraux (Asimc) de Gonesse a décroché deux titres de vice-champion d’Europe à Tbilissi (Géorgie) : en -97 kg (avec un nouveau record personnel à 211 kg) et par équipe mixte (aux côtés des médaillés olympiques de Tokyo, Axel Bourlon et Souhad Ghazouani). « Je traîne une blessure à l’épaule droite depuis plusieurs mois. Mais malgré ça, mon moral reste bon », explique le protégé de Mehdi Ourizat, qui compte à son palmarès 18 titres nationaux, toutes les médailles européennes (1er en 2018, 2e en 2022 et 3e en 2015) et une 8e place aux Mondiaux 2017.
« Dans les prochains mois, je vais revenir à ma catégorie de poids initiale (-88 kg) pour viser la qualification aux Jeux. Je devrais finir dans le top 8 mondial au terme de l’épreuve de Dubaï et dépasser les 220 kg », confie Rafik, qui aborde cette échéance, revanchard. « La qualification aux Jeux de Tokyo était à ma portée. Je venais de remporter la Coupe du monde de Manchester avec 201 kg. Je devais réaliser 205 kg sur la dernière épreuve qualificative. Mais je n’avais pas pu y participer car j’ai été testé positif à la Covid-19 ce qui m’empêcha de me rendre à Dubaï. La frustration était énorme », raconte l’handisportif.
Avec expérience et résilience, il s’est remis à l’entraînement (8 à 12 h par semaine) pour perfectionner sa technique dans sa discipline qui consiste à abaisser jusqu’au torse une barre chargée de poids puis à la remonter sans rebond ni désynchronisation. Né avec un spina-bifida (une malformation de la colonne vertébrale) qui le contraint à se déplacer en fauteuil, le Valdoisien est un exemple au vu de son parcours et des difficultés qu’il a surmontées. Tout en étant sportif de haut niveau, il est animateur sportif diplômé et le fondateur d’une association à La Courneuve (Han’traide) qui vise à la fois l’accompagnement des personnes déficientes ou à handicap et l’insertion de jeunes en difficulté.